Arrêter l’alcool… sans tomber dans le piège du sucre

Arrêter l’alcool… sans tomber dans le piège du sucre

Quand on arrête l’alcool, un constat revient souvent : celui de compenser avec le sucre. Le corps cherche un nouvel appui, un nouveau moyen de se réconforter et il peut vite tomber dans une forme d’addiction au sucre.

Qu’y a-t-il de plus doux que le sucre pour apaiser, récompenser ou combler un creux ? C’est une réponse rapide, accessible, socialement acceptée… et tellement réconfortante sur le moment.

C’est ainsi qu’en voulant arrêter l’alcool, on peut sans le vouloir se tourner vers le sucre, et voir s’installer une nouvelle addiction, plus discrète, mais tout aussi liée à ce besoin de soulager, de compenser et d’apaiser.

De l’addiction à l’alcool à l’addiction au sucre

Comment ne pas passer de l’addiction à l’alcool à l’addiction au sucre? Le sucre et l’alcool partagent des effets surprenants sur le cerveau… et sur notre comportement. Qu’il s’agisse d’addiction à l’alcool ou d’addiction au sucre, le mécanisme est souvent le même : une réponse rapide à un inconfort intérieur.

Ces deux formes d’addiction activent les mêmes circuits de la récompense et libèrent la fameuse hormone du plaisir: la dopamine. Cette libération de dopamine apporte une sensation de bien-être immédiat. Un soulagement de courte durée, qui apaise sur le moment… mais ne règle rien en profondeur.

Peu à peu, le cerveau entre dans un cycle de recherche de récompense. Il réclame sa dose de soulagement, encore et encore. Ce schéma est similaire dans toutes les formes d’addiction.

Alors oui, le sucre peut sembler réconfortant. Mais il ne constitue pas une solution durable pour traverser le stress ou accueillir les émotions difficiles.

L’effet du sucre sur le cerveau et pourquoi il n’aide pas au sevrage d’alcool

Saviez-vous que le sucre vous empêche de faire de bons choix? 

Ceci a été démontré à travers une étude faite sur des rats. Cette étude a montré que des rats nourris avec beaucoup de sucre pendant l’adolescence présentaient des troubles cognitifs à l’âge adulte.

Il existe une zone du cerveau qui nous aide à réfléchir, à faire des choix justes, et à résister aux impulsions : c’est le cortex préfrontal.

C’est lui qui nous permet de prendre du recul, d’évaluer les conséquences de nos actions, et de rester aligné avec ce qui est bon pour nous.

Le cortex préfrontal de ces rats nourris au sucre était altéré et fonctionnait moins bien. Le sucre réduisait leur capacité à contrôler leur comportement et à prendre des décisions appropriées.

Leur hippocampe – une autre zone clé du cerveau, impliquée dans la mémoire et l’apprentissage – était également impacté.

Cette région est aussi connue pour être vulnérable à l’alcool, notamment dans les cas de blackouts — j’en parle plus en détail dans cet article.

Lorsque le cortex préfrontal est affaibli, il devient plus difficile de résister aux envies impulsives, y compris celles liées à l’alcool. Remplacer l’alcool par le sucre peut créer un faux sentiment de contrôle, tout en maintenant le cerveau dans un état de vulnérabilité. Ce mécanisme peut fragiliser votre équilibre et rendre plus difficile une stabilité durable face à l’alcool, car les circuits de récompense restent sensibles.

On connaît bien le lien entre alcool et dépression. Mais ce qu’on sait moins, c’est que le sucre peut lui aussi jouer un rôle dans l’apparition d’un état dépressif. Et c’est un facteur à ne pas négliger quand on entame un sevrage d’alcool.

Une étude menée sur des rats a montré que ceux qui avaient consommé de grandes quantités de sucre pendant leur adolescence développaient à l’âge adulte des signes caractéristiques de la dépression.

Ils ressentaient moins de plaisir et étaient moins motivés que leurs congénères qui n’avaient pas été exposés au sucre.

Remplacer l’alcool par le sucre peut sembler anodin… mais ce réflexe peut entretenir un état émotionnel bas voire un état dépressif, sans que vous ne vous en rendiez vraiment compte. Ce qui apaise sur le moment peut ensuite vous embrouiller et affecter vos émotions. Vous risquez de vous sentir moins clair, moins stable, et de passer à côté du mieux-être que vous cherchez vraiment.

L’arrêt de l’alcool est bien plus qu’un retrait : c’est une vraie opportunité de se reconnecter à soi, de construire une relation apaisée avec vos émotions, de comprendre vos vrais besoins et de vous offrir une énergie stable et décuplée. Mais si le sucre devient une nouvelle béquille, cette chance de transformation peut rester en surface.

Ceci dit, restons humain. Une petite douceur sucrée de temps en temps ne fera pas de vous un addict au sucre. Ce texte n’est pas là pour pointer du doigt, mais pour vous inviter à regarder les choses avec plus de conscience. Et peut-être que ces repères vous aideront à faire des choix plus éclairés.

Retrouver la vraie douceur après l’arrêt de l’alcool

Le sucre semble apporter du réconfort, mais ce qu’il offre en réalité, c’est une anesthésie rapide. Comme l’alcool, il désactive les signaux internes, évite de ressentir l’inconfort, et empêche une reconnexion profonde à soi. Il agit comme un baume immédiat, mais il ne soigne pas. Il masque.

À force de le consommer comme une réponse automatique à vos émotions, il entretient un déséquilibre du système de récompense : le cerveau réclame toujours plus, mais le plaisir, lui, devient de plus en plus lointain. Et dans ce cercle-là, il devient difficile de retrouver la simplicité des plaisirs vrais et simples, ceux qui ancrent, qui nourrissent et qui apaisent durablement.

Revenir à soi, ce n’est pas seulement arrêter une substance.

C’est apprendre à écouter ce qui se passe à l’intérieur, à accueillir les émotions sans chercher à les fuir, à identifier ce qui apaise vraiment — et durablement.

Cela commence souvent par des choix simples :

  • une alimentation qui vous convient et qui soutient votre humeur et votre énergie (protéines, fibres, aliments complets)
  • des temps de pause dans la journée
  • du mouvement régulier, sans pression
  • des rituels qui ramènent au corps, aux sensations, à la présence

Et ce retour à soi demande aussi un cadre, du soutien, et parfois une boussole.

👉 C’est exactement ce que nous explorons dans la Tribu sans alcool, un accompagnement sur 10 semaines.

Vous y apprendrez à traverser vos émotions autrement, à retrouver le plaisir des choses simples, à nourrir un lien plus ancré avec vous-même, à comprendre et apprivoiser vos déclencheurs… et à ne plus avoir besoin de compenser.

Pour être informé du démarrage de la prochaine tribu, vous pouvez vous inscrire à ma newsletter juste ici

Conclusion

Le sucre peut sembler inoffensif face à l’alcool… mais il peut tout autant vous éloigner de vous-même. L’arrêt de l’alcool est une vraie opportunité de transformation, à condition de ne pas remplacer une béquille par une autre. Ce chemin mérite douceur, conscience, et clarté.

Et restez vigilant face aux produits ultra-transformés : beaucoup contiennent des sucres cachés, difficiles à identifier, mais très actifs sur le cerveau. Les repérer, c’est déjà commencer à sortir du réflexe. Et faire de la place à une douceur plus vraie, plus pleine et plus alignée.

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