Le black-out alcoolique expliqué

Le black-out alcoolique expliqué

Les trous de mémoire liés à l’alcool.

Vous avez peut-être déjà eu cette inquiétante sensation de ne pas vous rappeler de tout ce qui s’est passé lors d’une soirée ? Ce moment où, en discutant, vous réalisez qu’il y a des blancs, qu’il manque des pièces à votre puzzle ? Comme si certains moments s’étaient effacés de votre mémoire ?

Ces trous de mémoire liés à l’alcool qu’on appelle black-out, sont très déroutants et peuvent être anxiogènes et susciter pas mal de honte. Ils sont souvent le signe d’une consommation d’alcool qui dépasse les limites de ce que ton corps peut supporter et consituent un des effets de l’alcool sur le cerveau.

Qu’est-ce qu’un black-out ?

Un black-out, dans le contexte de la consommation d’alcool, n’est pas juste un simple trou de mémoire. C’est une amnésie spécifique induite par l’alcool qui empêche la formation de nouveaux souvenirs pendant que l’individu est conscient et capable d’interagir avec son environnement. 

2 types de blackout alcoolique

On distingue principalement deux types de black-out avec l’alcool : Le black-out partiel et le black-out complet. Le black-out partiel, ou fragmentaire, permet de se souvenir de certains détails si on y est aidé par des indices ou des rappels. Le black-out complet, quant à lui, implique une perte totale de la mémoire pendant la période d’intoxication, sans possibilité de récupération des souvenirs.

Comment se produisent-ils ?

Sur le plan neurologique, l’alcool affecte principalement l’hippocampe, une région du cerveau très sensible à l’alcool et essentielle pour la formation de nouveaux souvenirs. Lorsque l’alcool est consommé en grandes quantités, il peut inhiber temporairement la capacité de l’hippocampe à créer des souvenirs.

Comment se forme la mémoire à travers l’hippocampe ?

La formation de la mémoire dans le cerveau humain implique plusieurs étapes clés: l’encodage, la mémoire à court terme, et la mémoire à long terme avec consolidation.

Voici comment ces processus se déroulent avec l’intervention de l’hippocampe :

  1. Encodage : Cette première étape consiste à transformer les stimuli sensoriels reçus en signaux que le cerveau peut traiter. L’hippocampe reçoit ces informations et les prépare pour un traitement ultérieur. C’est ici que les données brutes de nos sens sont converties en une forme codée que le cerveau peut comprendre et manipuler.
  2. Mémoire à court terme : Après l’encodage, les informations sont temporairement stockées dans la mémoire à court terme. C’est une forme de stockage temporaire qui permet de retenir et de manipuler l’information pendant quelques secondes à quelques minutes. Par exemple, si vous allez fermer votre porte à clé, vous garderez cette information en mémoire pendant quelques minutes. L’hippocampe aide à maintenir ces informations actives pour un usage immédiat, mais cette mémoire à court terme (comme son nom l’indique), a une capacité et une durée limitées.
  3. Mémoire à long terme et consolidation : Pour que les souvenirs deviennent permanents, ils doivent être transférés de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme. C’est le processus de consolidation. C’est à cette étape que l’hippocampe réorganise et stabilise les souvenirs. Cette étape permet aux souvenirs de se stabiliser et de devenir durables.

Quels sont les effets sur mon cerveau quand je bois de trop grandes quantités l’alcool ? 

Dans le cas des black-out, le passage de la mémoire court terme à la mémoire long terme ne se fait pas. L’alcool ralentit la communication entre les neurones, ce qui empêche la formation de la mémoire.

Inhibition de l’hippocampe

Lorsque l’alcool est présent en grande quantité dans le système, il peut perturber ou même bloquer l’activité de l’hippocampe. Cela signifie que, même si des expériences se produisent et que même si l’information est reçue et traitée à un premier niveau basique, elle n’est pas consolidée dans la mémoire à long terme. L’hippocampe ne peut pas encoder ces expériences en nouveaux souvenirs. C’est comme si ces événements ne s’étaient jamais enregistrés dans le cerveau, d’où l’incapacité de les rappeler plus tard.

Qui est à risque de black-out ? 

À priori, tout le monde peut être sujet à un black-out en cas de consommation excessive d’alcool.

Certains facteurs et comportements spécifiques peuvent augmenter les risques.

  • Consommation rapide et excessive : Boire de grandes quantités d’alcool en peu de temps est la cause la plus fréquente de black-out. L’élévation rapide de l’alcoolémie à un niveau élevé surcharge l’organisme et empêche l’hippocampe de fonctionner normalement, ce qui bloque la formation de nouveaux souvenirs comme nous l’avons vu plus haut.
  • Boire sans manger : Consommer de l’alcool l’estomac vide accélère l’absorption de l’alcool dans la circulation sanguine, ce qui peut rapidement mener à un taux d’alcool dangereusement élevé qui affecte les fonctions cérébrales.
  • Faible BMI : Les personnes ayant un BMI faible peuvent avoir moins de fluides corporels pour diluer l’alcool, augmentant ainsi rapidement le taux d’alcoolémie.
  • Les femmes : Les femmes, en raison de leur physiologie, ont plus de graisse corporelle et moins d’eau dans le corps que les hommes. Cela signifie que l’alcool est moins dilué que dans un corps d’homme. Leur taux d’alcoolémie peut augmenter plus rapidement et les rend plus susceptibles de subir des black-out avec l’alcool. En outre, elles disposeraient de moins d’enzymes capables de digérer l’alcool que les hommes (alcool-déshydrogénases).
  • Jeunesse et inexpérience : Les jeunes buveurs peuvent ne pas reconnaître leurs limites personnelles avec l’alcool et sont souvent impliqués dans des comportements de consommation à risque qui mènent à des black-outs.
  • Prédispositions génétiques : Certains individus pourraient avoir une susceptibilité génétique à l’alcool qui affecte leur métabolisme et leur réponse à l’alcool, les rendant plus vulnérables aux black-outs.
  • Usage combiné de substances : La consommation d’alcool en combinaison avec d’autres substances, comme les drogues ou certains médicaments, peut augmenter significativement le risque de black-out.

En conclusion, bien que le black-out puisse théoriquement arriver à n’importe qui qui consomme de l’alcool, les personnes avec ces facteurs aggravants sont particulièrement à risque. Reconnaître et comprendre ces facteurs peut aider à prendre des mesures préventives et à éviter de se mettre en danger. 

Comment limiter les risques de Black-out ? 

La manière la plus sûre d’éviter tout risque de blackout et de préserver ton précieux cerveau est bien entendu de ne pas consommer d’alcool. Cette approche est non seulement simple et efficace, mais également la seule recommandée par l’OMS, qui précise aujourd’hui qu’aucun niveau d’alcool n’est sans danger pour notre santé. 

Si vous choisissez de continuer à boire, il est important de le faire de manière contrôlée.
Voici quelques conseils pour vous aider à minimiser les risques:

  • Modérez votre consommation : Limite la quantité d’alcool consommée lors de chaque occasion.
  • Évitez de boire rapidement : Buvez le plus lentement possible pour donner à votre corps le temps de métaboliser l’alcool.
  • Ne buvez pas l’estomac vide : Manger avant et pendant la consommation d’alcool ralentit l’absorption de l’alcool et réduit les risques de subir un black-out.
  • Restez hydraté.e : Alternez entre la consommation d’alcool et d’eau. Vous boirez moins au total et vous laisserez plus de temps entre 2 consommations.
  • Comprenez vos limites : Chaque personne a un seuil différent en matière de tolérance à l’alcool. Apprendez à connaître vos limites personnelles et engagez-vous à ne pas les dépasser.
  • Évitez les combinaisons risquées : Restez prudent et informé des interactions possibles.

Pour approfondir le sujet de l’alcool et commencer à cheminer vers une plus grande liberté, vous pouvez vous inscrire à la newsletter de Geraldine Delville en cliquant sur le lien ci-dessous. Vous recevrez ses meilleurs conseils tous les 15 jours dans votre boite mail. C’est entièrement gratuit et sans engagement.

FAQ

Comment se souvenir après un trou de mémoire lié à l’alcool ?

Les trous de mémoire ou black-outs liés à l’alcool sont souvent préoccupants pour la personne qui les vit. Dans la cas d’un black-out partiel, il est parfois possible de réactiver la mémoire en parlant avec des amis qui étaient présents et qui se souviennent de ce qui s’est passé. Les écouter raconter leur version de l’événement pourrait vous aider à récupérer quelques pièces du puzzle. Cependant, il est important de noter que ces souvenirs peuvent ne jamais être entièrement précis ou complets, car ils sont comme des fragments d’une image plus large à laquelle il manque certaines pièces. Dans le cas d’un black-out total, où aucune nouvelle mémoire n’a été formée, il est malheureusement impossible de récupérer les informations perdues. La meilleure stratégie pour profiter pleinement de la vie et éviter la perte de souvenirs est de modérer sa consommation d’alcool.

Le Black-out est-il un symptôme de l’alcoolisme ?

Non, un black-out n’est pas en soi un symptôme de l’alcoolisme, mais il est un indicateur d’une consommation excessive d’alcool à un moment donné. Tout le monde, quelle que soit sa relation habituelle avec l’alcool, peut expérimenter un blackout si la quantité d’alcool consommée est suffisamment grande pour perturber les fonctions de l’hippocampe, responsable de la formation de nouveaux souvenirs. Cependant, des blackouts fréquents peuvent être un signe d’alerte de problèmes sous-jacents avec l’alcool, notamment une consommation régulièrement excessive. Il est donc important de surveiller la fréquence et les circonstances entourant ces épisodes pour évaluer s’ils s’inscrivent dans un schéma plus large de problèmes avec l’alcool. En règle générale, une consommation responsable et informée est le meilleur moyen de prévenir les black-outs et de protéger sa santé.

Comments are closed.